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“Que puis-je faire pour toujours me souvenir de qui je suis vraiment? “Juan Ramon Jimenez

Découvrir qui vous êtes vraiment peut prendre des décennies. Chaque décennie semble coïncider avec un autre niveau de ma vie. À la fin de mon adolescence, j’étais déterminée de partir apprendre l’anglais aux Etats-Unis, avant que j’aie entendu parler de la loi de l’attraction je semblais l’utiliser. La question principale que les gens me posaient était toujours au sujet de mon future qu’allais-je faire après avoir terminé mon école, ma réponse était toujours la même: je vais partir aux Etats-Unis pour apprendre l’anglais. C’était surprenant de découvrir combien de personnes trouvaient nécessaire d’offrir des conseils et des raisons pour me décourager de mon but.  que ce n’est pas possible de faire des plans 5 ans à l’avance, que je rencontrerais quelqu’un et que je me marierais alors aurais des enfants et oublierais tout cela, je les ai tous ignoré, je roulais les yeux intérieurement, pourquoi participer à la destruction de mon rêve? Le mariage et les enfants viendraient après avoir appris l’anglais. Mon opportunité est arrivée en ma 21ème année, j’ai été engagée comme nounou pour prendre soin d’un enfant de moins d’un an. J’étais heureuse de pouvoir poursuivre mon rêve d’apprendre l’anglais. Je me suis mariée deux ans plus tard. Nous avons attendu d’avoir des enfants jusqu’au début de ma troisième décennie. J’ai continué à travailler et à soutenir l’objectif de mon mari qui été de devenir pilote. J’ai travaillé jusqu’à ce que ma fille aie cinq ans, puis je suis restée à la maison et je suis devenue femme au foyer quand nous avons eu notre deuxième enfant.

La fin de la quarantaine a provoqué un malaise, ce que j’appelle ma «crise d’être soi-même». Je n’arrivais pas à comprendre ce qui me rendait si malheureuse, j’aimais mes enfants et la vie que j’avais avec mon mari mais je me sentais insatisfaite. Nous étions enfin en dehors des années de vaches maigres et nous pouvions savourer le fruit de notre travail. Jetant un regard en arrière, je me rends compte que j’avais mis tellement d’énergie à tout faire pour ma famille que j’avais oublié une personne importante dans la famille, moi-même. J’avais mis le bien être et le confort de ma famille avant tout, je pensais qu’en faisant passer les besoins de tous les autres avant les miens que j’étais une bonne épouse et une bonne mère, que cela leur montrait combien je les aimais. Cela n’a fait que renforcer le sentiment de solitude et d’isolation que je commençais à ressentir. Je me sentais oubliée et mal aimée. Je n’avais pas réalisé combien je m’étais retirée de moi-même, je me sentais invisible. J’ai passé plus de temps à vivre à travers les livres que de chercher ce dont je voulais faire ou être. J’étais de plus en plus seule à la maison car le travail de mon mari le rendait absent plus souvent, les filles grandissaient, je devenais plus indépendante. Ayant plus de temps libre j’ai recommencé à travailler quelques heures chaque semaine. Mon mari et moi nous sommes éloignés de plus en plus l’un de l’autre. Je me sentais heureuse avec mes filles mais malheureuse dans mon mariage, il devenait de plus en plus indifférent à notre couple. Cette froideur m’a fait réaliser qu’il était temps de penser a mon future sans lui, j’ai décidé qu’une fois que ma deuxième fille aurait fini le lycée, ce qui serait dans deux ans, il serait temps que nous parlions et partions chacun de notre côté. Je n’avais aucune idée qu’un grand changement allait se produire dans ma vie. Qu’une tempête se préparait pour briser notre famille et tout changer, y compris moi-même. Cette tempête a pris la forme d’une affaire, ce qui ne m’a pas surprise mais la conséquence de cette affaire a été une grossesse qui m’a vraiment bouleversée. Je me suis sentie humiliée, vraiment rejetée, blessée pour le mal que cela causerait à mes filles, rancunière envers moi-même pour avoir supporté ma vie conjugale trop longtemps. Ce à dont je ne m’attendais pas a été qu’au cours de cette tourmente, je me découvrirais à nouveau, que ma famille, mes amis et mes collègues seraient si encourageant pendant ce processus. J’ai transcrit tous mes sentiments dans un journal intime, j’ai trouvé des livres à la bibliothèque qui m’ont aidé à passer à travers tous les cycles de cette bataille personnelle. Ces cycles se sont répétés plusieurs fois jusqu’à ce que finalement je fasse la paix avec moi-même.

Il a fallu deux ans pour accepter les choix que j’avais fait pour parvenir où je suis maintenant et pour me pardonner, pour pouvoir me dire: je suis qui je suis! Après tout, mes décisions m’ont amenée à ce point. Je n’ai pas de regrets, si je ne l’avais pas rencontré, je n’aurais pas mes deux merveilleuses filles. On ne connaît pas sa force intérieure jusqu’au jour ou une grande tempête arrive et détruise ce qu’on croit savoir. J’ai hâte de voir ce que chaque jour va m’apporter. Je suis reconnaissante pour cette leçon puissante, sans celle-ci je ne serais pas aussi heureuse que je le suis en ce moment, sans cette leçon je ne me serais pas retrouvée.

Mes filles ont une bonne relation avec leur père, je suis reconnaissante pour cela. Notre mariage est fini, le divorce est inévitable, cela se passera quand nous serons prêts. Nous ne sommes pas les même personnes que nous étions quand nous nous sommes mariés. Il est temps que je vive ma propre vie. Nous seront toujours connectés à travers nos enfants, cela ne changera jamais. Le passé ne peut être effacé, je m’en sers comme d’un tremplin. Je regarde vers l’avenir, peu importe ce qui se passe, je suis prête pour le future.

“Comment vous occupez-vous de l’émergence de l’histoire de votre vie?” Carol Hegedus

De: Entre l’obscurité et la lumière du jour, embrassant la contradiction de la vie Par Joan Chittister

Chapitre 19: La libération de la perte

… “Le fait est que lorsque nous perdons une partie de nous-mêmes – un mariage, … nous perdons une grande partie de notre identité bien plus que nous croyons possible. “De ne plus être Mme ou être quelqu’un d’important est une perte puissante. Alors la question forte qu’on crie dans la nuit: Qui suis-je maintenant? Est-ce tout ce qu’il y a?

…. Et pourtant, il y a une résurrection qui vient avec la perte. Les gens ne peuvent plus voir en nous la personne qu’ils ont vue auparavant, c’est vrai. Mais c’est l’un des cadeaux de la perte. La perte nous libère pour recommencer, pour être vu différemment

En fait, pour puiser dans quelque chose à l’intérieur de nous-mêmes que même nous n’étions jamais vraiment sûrs était là. Mais, que nous le sachions ou non, nous voulions vraiment … .. … “En fin de compte, une chose est devenue douloureusement, positivement claire: la perte n’est pas une perte, c’est simplement l’invitation à trouver le plus de nous-mêmes qui attend de devenir le reste de nous-mêmes …. “