La semaine passée j’ai fêté mes 56 ans. J’ai rejoint le rang des femmes qui pensent que 50 ans n’est pas une fin mais un nouveau début, il me semble que la ménopause m’a apportée un nouveau sens de liberté mentale et corporelle. Depuis que ma cadette a quitté la maison pour aller étudier à l’étranger j’ai beaucoup de temps libre. Toutes les heures consacrées à ce que fait une mère après l’école et pendant les week-ends sont devenues les miennes à utiliser à ma guise. Je n’ai aucun problème à combler mes heures libres avec ce que j’aime faire.
Pendant de nombreuses années j’avais évité de penser à mon âge, je repoussais simplement cette pensée. Chaque nouvelle année me rappelais sans clémence ce que je n’avais pas encore accompli. Nous n’avons pas d’autre choix que de suivre le reflux du calendrier mais c’est seulement une indication d’espace de temps pas une sentence. Après avoir laissé tomber le calendrier j’ai découvert que quand je passais trop de temps à penser à mon passé ou à mon future je loupais le moment présent. La façon dont nous vivons chaque jour est le baromètre pour la journée, de porter attention à nos vies nous apporte de plus grandes récompenses que nous ne pouvons imaginer, cela change la qualité des liens que nous avons avec nous-mêmes et les gens que nous aimons et cela améliore notre qualité de vie. Pendant que j’évaluais “mon niveau de bonheur” (un terme utilisé dans le cours en ligne gratuit que je viens de terminer sur Greater Good Science Center), j’ai réalisé à quel point j’aime la personne que je suis devenue, je me suis demandée pourquoi il m’avait fallu si longtemps pour y arriver. La réponse n’est pas compliquée, au fil des années j’ai vécu de nombreuses métamorphoses. Je me suis rendue compte que chaque étape avait été une leçon nécessaire qui me fait apprécier ma vie présente et moi-même. En tant qu’êtres humains nous nous adaptons à chaque phase de notre vie, nous portons de nombreux personas différents, d’abord celui de l’enfant, puis l’adolescent, l’adulte, le parent, le conjoint, le frère, le collègue et bien d’autres. Chaque persona a une personnalité qui reflète ceux avec qui nous avons des interactions et la situation dans laquelle nous nous trouvons. Pourquoi ai-je utilisé le mot persona? Ma curiosité m’a amenée sur Google pour trouver des définitions (inclus a la fin de cet essai). De nos jours, nous ne pensons pas à la différence entre une personne et un persona, ils sont interreliés. La définition de persona dans un vieux dictionnaire est: un masque ou le caractère d’un personnage d’une pièce ou d’un roman. Le mot a évolué et a été adapté à nos vies modernes.
Me voilà à 56 ans, j’ai mué de mes anciens personas et je vis avec authenticité, y compris avec la cellulite, les rides, les cheveux gris, les verrues etc. Cela n’aurait pas pu arriver sans que je vive toutes mes expériences passées. Pour moi la cinquantaine est un cadeau qui m’a apporté la sagesse qui me permet de m’accepter et qui m’a donné la liberté de ne pas me soucier du jugement d’autrui. Je suis seule responsable de mes idées, mes pensées et mes décisions. Chaque expérience m’a poussée vers la découverte de mon moi intérieur réel. Selon la nouvelle science sur le bonheur, pour se sentir heureux, il est nécessaire de trouver un équilibre dans sa vie, cela consiste à être reconnaissant, gentil envers soi-même , à pardonner pour ne citer que quelques-unes des émotions qui sont importantes pour notre bien-être et le bien-être de notre société. Un autre élément pour améliorer votre sentiment de joie est la révérence ou l’émerveillement par la nature ou ce qui vous impressionne. J’ai choisi de m’émerveiller dans la nature, c’est pour cela que je prends le temps de faire des randonnées avec une très bonne amie. J’aime apprendre à naviguer dans cette nouvelle liberté trouvée, à voir le positif dans ma vie, et surtout de me sentir vraiment pleine de vie.
Je vous souhaite une semaine pleine de découverte et de joy.

Wikipedia:
Le mot persona vient du latin (du verbe personare, per-sonare : parler à travers) où il désignait le masque que portaient les acteurs de théâtre. Ce masque avait pour fonction à la fois de donner à l’acteur l’apparence du personnage qu’il interprétait, mais aussi de permettre à sa voix de porter suffisamment loin pour être audible des spectateurs.
Dans sa psychologie analytique, Carl Gustav Jung a repris ce mot pour désigner la part de la personnalité qui organise le rapport de l’individu à la société, la façon dont chacun doit plus ou moins se couler dans un personnage socialement prédéfini afin de tenir son rôle social. Le moi peut facilement s’identifier à la persona, conduisant l’individu à se prendre pour celui qu’il est aux yeux des autres et à ne plus savoir qui il est réellement. Dans ce cas, la persona de Jung est proche du concept de faux self de Donald W. Winnicott. Il faut donc comprendre la persona comme un « masque social », une image, créée par le moi, qui peut finir par usurper l’identité réelle de l’individu. Alfred de Musset a quelque peu exploré ceci dans Lorenzaccio.
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