Le bilinguisme

 

 

 

 

La simple définition de bilingue: adj.  qui est en deux langues différentes.

Bilinguisme: n. qualité d’un individu ou d’une population bilingue.  Notez bien que c’est une qualité pas un défaut.

Méli-mélo: mélange confus

Franglais: ensemble des néologismes d’origine anglaise introduits dans la langue française.

Néologisme  “???”  Mot de création récente ou acception nouvelle d’un mot existant déjà dans la langue.  

Pendant que je lisais la définition de néologisme mon cerveau bilingue me demanda pourquoi c’est acception et pas acceptation.  Le bilinguisme crée un méli-mélo des sons, des prononciations et des tons de mes deux langages: anglais et français. Sans la correction française vous liriez “languages”, on dit langue n’est-ce pas?  Mon excuse? Mon esprit ou mes doigts tapent “language” automatiquement sur le clavier. Je ne sais pas non plus pourquoi il est nécessaire de mettre un “u” après le “g” et devant un “a” en anglais.

Ma définition de franglais:  des mots que deux personnes de langue francophone en pleine conversation inventent quand le mot anglais ou français est au bout de leur langue mais est impossible à former et qu’il faut bien que l’on complète sa phrase.  Exemple: embèdais, (embedded = enfoncé; engravé dans sa mémoire.)

Faux pas, ou éclat de rire garanti:  mot anglais qu’une bilingue n’utilise qu’une fois, erreur d’utilisation commise parce que le mot se termine en “tion” ou qu’il s’épelle la même chose dans les deux langues mais ont des définitions tout à fait différente.  Exemple:  cabinet (US, kitchen cabinet en anglais) n’est pas un placard de cuisine, les préservatifs en français ne sont pas des agents de conservation.

C’est comme dans les films:  une expression courante utilisée par mes neveux et ma nièce lorsque l’on parlait de certaines expériences que mes filles ou leurs cousins ont eu au lycée aux USA.  Exemple: bal de fin d’école = Prom.

Vous vous demandez peut-être pourquoi j’aborde ce sujet.  Lorsque j’ai commencé mon blog je l’écrivais uniquement en anglais bien que j’avais prévu de l’écrire éventuellement en francais aussi.  Je vis au USA depuis plus longtemps que j’ai vécu en Suisse, ma langue maternelle est devenue ma deuxième langue. Je suis plus à l’aise avec le vocabulaire et grammaire anglaise parce que je le lis et le parle tous les jours.  Mon français est devenu statique, je le pratique seulement pendant les vacances, les conversations sur Skype ou téléphoniques et par écrit quand j’envoie ou je répond à des messages que ma famille m’envoie. Deux membres de ma famille parlent et lisent l’anglais (un de mes frères et ma soeur), le reste de ma famille pas du tout.  Je me suis lancée à l’eau avec mon premier essai en français après avoir reçu les encouragements de mon frère et de ma soeur qui trouvaient dommage que ma mère et mon deuxième frère ne puisse pas les lire. Donc armée de Google Translate je me suis mise à la charge de cette tâche, si vous les lisez depuis le début je pense que vous pouvez voir la différence entre mes premiers et mes derniers essais.  Chaque nouvel essai me donne plus de confidence confiance, je retrouve petit à petit ma voix maternelle, mes pensées se révèlent plus facilement sur ma page. Si vous lisez les deux langues vous vous rendrez sans doute compte que j’ai une façon unique de m’exprimer dans chaque langue. Pourquoi y a-t-il une différence? Ai-je deux personas différents? Je partage ma vie entre deux pays qui ont des coutumes, des habitudes, des expressions, des tours de phrases qui sont engravés dans notre culture, ce sont des bagages que je garde avec moi.  

J’apprécie mon bilinguisme même si une langue a pris le dessus de l’autre.  La conjugaison des verbes anglais est très facile, certains mots anglais crée des images dans ma tête qui ne se traduisent pas en français et vice versas.  J’ai l’impression d’avoir un pied en Suisse et l’autre aux USA.  Je suis devenue citoyenne américaine mais je garde beaucoup de traditions que j’aimais étant enfant, je les ai passées à mes filles comme la Saint Nicholas, je leur donne chaque année un sac plein de friandise.  Nous mangeons des tartes au lieu des “pies”, je fais toujours des bricelets à Noël.  L’Europe et l’Amérique font partie de leur gènes, sans effort nous avons partagé et mélangé notre héritage avec nos familles dans les deux continents.

Je n’aurais jamais pensé qu’un jour je devrais apprendre à nouveau à trouver la fluidité du français pour mieux communiquer, mais je me trouve dans mon élément parce que j’aime naviguer entre ces deux mondes.  Le bilinguisme m’a permis de changer, de grandir, il m’a lancé le défi de joindre les deux langues à nouveau ou ni l’une ni l’autre n’est gagnante. J’accepte ce défi. Je suis armée de deux dictionnaires, un en anglais et un en français, et de Google translate, chaque jour je vois la différence que m’amène mes efforts, je vais me familiariser à nouveau avec nos expressions locales (relatif à un lieu, pas batiment).  Souvent je ne suis pas sûre si le mot que je veux utiliser soit correct.  A force d’écrire j’espère avoir de moins en moins besoin de m’arrêter pour contrôler le dictionnaire. Mal de tête garanti? Pas nécessairement.

Je vous remercie beaucoup de la patience avec lequel vous lisez et acceptez mon blog malgré mes fautes de vocabulaire et de grammaire.  Bonne semaine à toutes et à tous.

 

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