Le continuum de la vie

“… L’espace-temps n’évolue pas, il existe simplement.”

En attrapant mon téléphone pour prendre une photo du tapis épais de feuilles créé par l’érable à grandes feuilles, mes bottes s’enfonçant dans celles-ci, une pensée me vint à l’esprit: “N’ai-je pas pris la même photo l’automne dernier?”  Pourquoi me semblait-il l’avoir prise il y a seulement quelques semaines au lieu d’un an en arrière? Les deux mots ‘temps continuum” apparurent dans ma tête, je ne sais pas pourquoi car je n’ai jamais été très intéressée par les sciences qui concernent l’espace-temps.  Mon cerveau stocke mes images aussi bien que l’icloud. C’était à la fois étrange et bizarre de voir la projection de mon souvenir en même temps que je regardais celle qui était sur l’écran du téléphone. Bien que celle de mon cerveau fut plus jolie, la journée avait été ensoleillée l’an passé.  Je me souviens même d’avoir écrit un court commentaire sur le ratissage des feuilles. Mes questions sur le continuum du temps furent remplacé par une voix interne qui essayait de me dire que j’avais gaspillé mon temps, elle essayait de me convaincre que je n’avais fait aucun progrès. J’étais prête à me sentir désolée pour moi-même alors que la voix commençait à railler, essayant de briser ma joie, essayant de la remplacer par l’idée de “l’horreur du temps qui passe”.  Je pouvais ressentir ma vieille habitude de me juger qui relevait sa tête laide, prête à m’attaquer avec mes vieilles croyances. Je savais que si je lui permettais de prendre de l’ampleur, cette voix interne continuerait jusqu’à ce que la beauté du jour disparaisse et que je perdrais de vue qui je suis devenue et des progrès que j’ai accomplis. Alors au lieu de cela, j’ai choisi de changer mon point de vue et mes pensées, j’ai tu l’ancienne voix et ouvert la porte à ma nouvelle conscience ce qui me permit de sortir et sauter hors de cette spirale descendante.  J’ai choisi de me redresser et de rester ancrée dans le moment présent.  J’ai pris conscience des couleurs et des différentes tailles des feuilles que je déplaçais en marchant et le son qui accompagnait mes pas dans ce tapis épais.  Je relevais mes yeux pour chercher le couple de colibris qui pépiait au-dessus de ma tête. Alors que je m’éloignais de l’abri de l’arbre, un vol d’oiseaux m’a distraite, ils me divertirent avec leur incroyable ballet volant, que j’aurai raté si j’avais gardé la tête et l’esprit rabaissé.  Je suis bien consciente des choses que je n’ai pas faites et de toutes mes hésitations concernant les actions que je dois entreprendre, mais je ne veux pas qu’elles m’empêchent de me sentir bien dans ma peau ou qu’elles m’ôtent l’appréciation que j’ai pour ce que j’ai accompli jusqu’à maintenant, cela diminuerait la valeur de ma vie. J’ai encore du travail à faire, certaines croyances et doutes sont bien ancrés, mais j’ai appris à apprécier ce que j’ai fait jusqu’à présent, quelle que soit la lenteur de mes progrès, je suis reconnaissante de pouvoir me rendre compte de mes accomplissements.

Ma vie a eu beaucoup de saisons, mon corps et mon esprit ont suivi un cycle de croissance intéressante. J’ai vécu l’hibernation des hivers, la croissance des printemps, le dynamisme des étés et le relâchement des automnes.  Je ne bouge et je ne grandis pas aussi vite quand je me compare à d’autres, mais je ne peux avancer plus vite que je suis prête à partir.  J’ai évolué, je me sens mieux dans ma peau, j’ai appris à être patiente envers moi-même, les bonnes choses prennent du temps et du soin pour grandir.  Quand je prends le temps de m’arrêter, de m’ancrer et d’écouter j’apprends quelque chose, d’autres possibilités et d’autres idées se dévoilent. Je ne suis pas surprise que des révélations et mes moments les plus heureux se soient produits alors que je me tenais immobile et ancrée donc prête à entendre.  Rester immobile et ancrée me permet de sentir que je fais partie de ce monde étonnant. Rester immobile ouvre la voie à l’acceptation et à l’apprentissage de moi-même.

Les saisons changent, moi aussi, je vais avec le courant, les couches qui autrefois m’empêchaient de jouir, certains aspects de ma vie s’épluchent lentement mais avec moins d’effort qu’auparavant.  Ma définition personnelle d’exister est la suivante: “Devenir moi-même pour mieux apprécier la vie’. Evolution: “Apprendre à me connaître”, une expérience que je ne veux pas rater.

En connaissant votre véritable identité, vous vous sentirez puissant au lieu de vous sentir impuissant dans votre propre vie.  L’espace-temps n’évolue pas, mais la vie oui c’est sur!

 

 

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