Laisser aller, une leçon apprise avec l’aide de mon chien

En rentrant à la maison après une promenade un peu mouvementée avec mon chien Balto, j’ai réalisé que ma pratique de lâcher les choses que je ne peux pas contrôler ou  prévoir avait fonctionné en notre faveur.   En lâchant aussi le blâme de ne pas penser qui est le fautif  dans notre aventure, je me sentais bien mentalement.  Nous avions quitté la maison vers midi, j’avais choisi cette heure car c’est le moment le moins probable de rencontrer d’autres promeneurs de chiens.  Mon chien n’aime pas ses autres congénères, donc les promenades sont beaucoup plus agréable pour moi et les autres promeneurs quand je n’ai pas besoin de le retenir par son collier alors qu’il essaie de montrer qui est le chien alpha.  Le “Gentle Lead” me permet de le tenir à côté de moi alors que je plante fermement mes pieds sur le sol pour maintenir mon équilibre, prête pour mon entraînement des biceps.  Ce comportement est la principale raison pour laquelle j’ai arrêté de marcher avec lui, les fortes pluies n’ont pas aidé non plus.  Mais une fois que les grandes pluies nous ont donné du répit et que le soleil se pointait, j’ai ressenti le besoin d’aller à nouveau faire des promenades avec lui.  Je marche plus rapidement quand il est avec moi, il aime sentir autre chose que ce qu’il trouve dans son jardin et j’aime passer ce temps avec lui.  Nous parcourons la même boucle de 50 minutes à chaque fois.  Nous savons aussi tous les deux dans quels jardins il y a des chiens, à mon grand soulagement ceux-la sont souvent désertiques.  Ces sursis sont sympas.  Quand ils sont là, ils viennent courir et aboyer vers la clôture, le réflexe de Balto est de répondre à l’identique en aboyant.  Mon réflexe est de le retenir tout en avançant et en lui disant d’être gentil et de le laisser tomber.  Il n’a pas d’autre choix que de me suivre.  Bien que j’ai remarqué récemment qu’il a une attitude différente envers ces chiens, il n’aboie pas en retour, dès que je le tire, il abandonne et me suit sans un jappement, si le chien n’aboie pas, il se comporte encore mieux, il le regarde et ne s’arrête même pas.  C’est très agréable de promener un chien qui se comporte comme la majorité que je vois passer devant chez moi.

Satisfaite du comportement calme de Balto, je le félicitais ainsi qu’à moi-même, je supposai que de le prendre avec moi au moins trois fois par semaine avait créé une habitude, avec l’aide de la laisse bien sûr.  Peut-être que la nouveauté avait disparu ou que l’effort contre la laisse ne valait pas le résultat.  Quelle que soit la raison, cela m’a fait plaisir et m’a donné plus de confiance dans ma décision de le promener.  Alors qu’il reniflait et que je rêvassais, nous sommes passés devant une maison qui venait d’être terminée.   À ce moment-là mon regard aperçut un labrador noir assis tranquillement dans l’allée, ses propriétaires désherbaient à proximité.  Lorsque mon cerveau enregistrait cette information, il me disait aussi avec une grande surprise que j’étais en train de tomber.  Mon esprit n’est vraiment pas clair.  Le comment et le pourquoi de ma chute, je n’en ai aucune idée, mais tout à coup je me retrouvais sur le côté droit avec ma main gauche tenant fermement la laisse alors que le chien de taille moyenne commençait à courir vers nous, il avait l’air très sympathique.  Balto, sa tête au-dessus de la mienne, était ancré sur place par mon corps qui était sur une partie de sa laisse, j’avais enroulé la laisse autour de ma main lorsque j’avais aperçu le chien, c’est un réflexe automatique.  Alors que j’essayais de me lever sans lâcher ma prise en étau de la laisse, la femme leva les yeux.  Ma pensée de «oh ça risque de mal tourner pour nous» n’a pas eu le temps de se transformer en un film d’horreur dans ma tête.  Elle réagi rapidement et rappela son chien.  Heureusement, il a obéi. Je me demandais ce qu’elle pensait de la situation, moi sur mes mains et mes genoux en train d’essayer de me relever le plus vite possible et mon énorme chien debout comme le gros loup noir qui les fixer depuis la route.  Quelle scène bizarre nous avons dû lui présenter.  Situation évitée, j’ai pu me concentrer à me relever, aucun mot n’a été échangé entre nous. Une fois debout, Balto m’a suivi sans un autre regard sur le chien. Nous avons rapidement disparu de leur champ de vision.

J’étais contente de ne pas devoir faire le reste du trajet en boitant.  Un peu plus loin, je vérifiais mon genou droit, il n’y avait pas de trou dans mon pantalon de yoga, ma hanche droite avait atterri sur le trottoir mais pas assez fort pour former un bleu.  Mon pouce gauche piquait, il saignait un peu, je devais l’avoir râpé contre le goudron. Je me sentais calme, comme si la situation ne s’était pas produite, je ne me sentais pas gênée par ma chute ou par le comportement de Balto qui avait au moins été maîtrisé.  Balto m’a déjà fait trébucher quand il change de direction de façon inattendue, il n’a aucune conception de l’espace personnel ni de celui de mes pieds.  Dans sa détermination à atteindre le but qu’il s’est fixé, il ne se soucie vraiment pas des dommages collatéraux.  Mon cerveau commençait à se poser des questions sur ce qu’il s’était passé.  Balto a dû me faire trébucher en se retournant quand il a remarqué le nouveau chien.  Nous avions presque passé l’allée quand tout était arrivé, j’avais espéré qu’il ne l’avait pas vu.  Alors que je me retrouvais au sol, je me souviens que je me sentais calme, accrochée à la laisse, je n’avais pas peur de la lâcher, elle était bien enroulée autour de ma main gauche, je n’étais pas sur si il fallait essayer de me relever ou de rester par terre.  Alors que nous continuions à marcher, j’étais soulagée que mon calme m’avait permis de me concentrer sur le focus de maintenir la laisse.  J’ai décidé de lâcher les pensées qui essayaient de ressasser ce qui venait de se passer et plutôt de faire attention à mon environnement.  L’aventure m’avait rappelé que je devais m’attendre à l’inattendu en marchant avec mon chien.  Je me suis sentie reconnaissante que le calme soit apparu au lieu de la peur ou de la colère alors que je m’asseyais sur mes fesses en essayant de décider qu’elle était la meilleure façon de me relever et ce que j’allais faire si l’autre chien nous atteignait.  Je me sentais maintenant forte et pleine de confiance en arrivant au sommet de la colline.  Avoir un chien peut conduire à mettre en pratique certaines choses sur lesquelles je travaille pour m’améliorer.

Balto m’a appris à abandonner les jugements et les perceptions que j’avais sur la façon dont un propriétaire de chien est censé être, une leçon sur l’humilité.  J’ai cessé de m’inquiéter de ce que les autres propriétaires de chiens pensent de lui ou de moi.  Avoir un chien comme Balto m’a conduit à abandonner tout jugement que j’avais sur moi-même et sur les autres.  Il m’a appris le sens de la patience, que j’ai toujours eu, mais il le porte à un tout autre niveau. J’aurais pu prendre racine en attendant qu’il me rende sa balle pour que je puisse la relancer.  La solution, utiliser une deuxième balle.  Il lâche celle qu’il a récupéré avant qu’on lui lance l’autre, win win (on gagne tous les deux).  On peut compter sur lui, il ne traverse pas sa clôture invisible même pour montrer aux autres chiens qui est le plus fort du monde.  Nous pouvons le laisser dehors pour la journée même lorsque nous ne sommes pas à la maison.  Je pratique la préparation mentale, cela peut prendre du temps et de la ruse pour être plus maligne qu’un chien quand je fais face aux situations inattendues qui surviennent dans ma vie au travers de lui.

D’apprendre que je puisse tenir la laisse quand cela est nécessaire mais que je puisse laisser aller les choses que je ne peux pas contrôler m’a donné un nouveau sentiment de force et de confiance en mes capacités à faire face aux obstacles ou aux problèmes qui se présentent à  moi.  Je suis reconnaissante pour cela. 

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