Le monde des humains est en pause. Mais autour de moi les animaux et les insectes continuent leur vie quotidienne. Le printemps passé j’entendais une grenouille qui coassait tous les soirs, chaque nuit dans mon lit je prêtais l’oreille et ne m’endormais pas avant de l’entendre. Cette année j’ai une chorale entière de grenouilles, en faite il y a plusieurs chorales, elles coassent tous les soirs et tous les matins. Leurs chants bruyants sont le bruit de fond pour l’espoir qu’elles représentent, la vie continue et encore mieux pour elles. Où j’habite nous avons des biches au lieu de vaches et de moutons, elles regardent passer les humains avec curiosité, elles ont l’habitude de nous et nous d’elles. Les mésanges à dos marrons se sont remisent à fréquenter les rhododendrons à côté de la fenêtre de ma cuisine. C’est un plaisir de les voir sauter de branches en branches, parfois elles essaient de sauter sur un reflet de branche dans un des carreaux de mes fenêtres.
J’ai l’impression de vivre dans un monde où les heures se sont ralenties. C’est comme si j’étais un témoin de passage du temps. Si il n’y avait pas de calendrier j’aurais du mal à savoir quel date et jour nous sommes. La vie c’est ralentie, ce qui m’entoure prend plus d’ampleur, j’ai toujours pris le temps de voir ce qui se présentait à mes yeux, maintenant tout le monde a accès à ce temps de contemplation mais si l’on décide de le faire. Je suis chanceuse d’où je vis car la nature m’entoure. Les gens se promènent sans avoir de problèmes à garder leurs distances. Je les aperçois depuis mes fenêtres, cela me fait plaisir de voir des signes de vie humaine, je vois des pairs, des gens seuls ou ceux qui promènent leur chien. Je sors aussi dans mon jardin, je marche dans le pré et quelques fois je m’aventure sur nos routes sans trottoirs qui ont peu de circulation. Je partage mon confinement avec mes deux filles qui sont rentrées d’Europe avant que tous les pays ferment leurs frontières. Leur compagnie est appréciée pas seulement par moi mais surtout par Balto notre chien, et Prime, notre chatte. Je sors avec mon appareil photos et je prend note des nouveaux bourgeonnements.
Le monde est en pause mais la vie continue à un rythme qui me plaît.
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