La magie d’une routine matinale

Il me semblait que je chavirais depuis plusieurs semaines.  En errant à l’intérieur de la maison et à l’extérieur, je me demandais ce qui allait suivre cette période d’incertitude.  Il y avait très peu de choses dont j’étais encore sûre, cette incertitude me poussait vers le ronchonnement, il me semblait que je commençais à devenir grincheuse.  En même temps, je me sentais reconnaissante d’avoir pris conscience de ma mauvaise humeur.  J’avais besoin de trouver un moyen de revenir au calme et de me laisser guider par  l’espoir.  Si je ne pouvais pas augmenter mon baromètre d’humeur.  Je savais que si je me laisser emporter par la spirale de la mauvaise humeur, elle me ferait tomber au fond du puit.  Cela provoquerait en moi de la méchanceté surtout envers moi-même.  Ce n’était ni le moment de commencer à me réprimander, ni le temps de laisser le poids de la peur et des inquiétudes concernant l’avenir effacer le calme et la paix que j’avais cultivés ces dernières années.  Je n’avais aucun souci pour mes filles car elles avaient pu rentrer de l’étranger.  La grande question qui me travaillais été comment trouver le bouton de réinitialisation pour retrouver de bonnes bases sur un sol solide?  J’en avais marre de ressentir peu de satisfaction à la fin de la journée, je voulais ressentir de l’appréciation pour ce que j’avais fait et vécu. Je voulais retrouver le chemin qui m’avait guidée vers la créativité, je l’avais quitté sans m’en être rendue compte.   Je la sentais mais je n’arrivais pas à l’atteler pour la chevaucher, elle était juste en dehors de ma portée.  

ll n’est pas facile de garder une vision positive de la vie quand il semble que chaque lueur d’espoir qui nous est présentée est rapidement remplacée par une terrible nouvelle.  J’avais l’impression qu’un tapis était constamment tiré sous mes pieds et que le sol sur lequel je me tenais s’érodait lentement.   Je passais plus de temps à me distraire des soucis de l’avenir qu’à faire ce que j’aimais faire.  Comment pourrais-je descendre de ce manège qui ne m’apportait pas assez de joie et d’en monter sur un plus joviale?  La réponse est venue alors que j’écoutais un podcast sur les avantages de se lever tôt et de suivre une routine matinale.  Le rideau qui m’obstruait la vue s’écarta, permettant à la lumière d’éclairer un chemin.  Je savais quoi faire, tout à coup le sol sous mes pieds commençait à se tasser.  Mon intuition savait que j’avais trouvé la bonne solution.  Depuis que mes filles étaient de retour et que nous étions toutes confinées, ma routine quotidienne du matin avait radicalement changé, en fait je l’avais abandonnée.  Comme une douche fraîche, cette réalisation m’a réveillée ce qui a son tour m’a remonté le moral, j’avais trouvé un remède à mes maux ou malaise.   Cela faisait plusieurs semaines que j’avais arrêté de régler une alarme, comptant sur le soleil pour me réveiller.  Dans le passé, cela avait bien fonctionné car mon corps avait l’habitude de se lever tôt.  Mais depuis quelques temps je m’attardais dans mon lit.  Il semble que le soleil ne se lève pas avant 7h30 du matin d’après mon cerveau, en fait il se lèverait encore bien plus tard si la chatte n’avait pas l’habitude de sauter sur mon lit pour venir frotter son front contre le mien jusqu’à ce que je me lève pour la nourrir, ou si je n’avais pas besoin de sortir mon chien après lui avoir donné un bol d’eau fraîche.  Les deux animaux aiment avoir mes filles à la maison, mais ils ne les considèrent pas comme responsables des actions matinales car l’une est généralement à la maison uniquement pendant ces congés d’écoles et l’autre pour de  courtes visites.  Nos deux animaux ont leurs propres routines matinales.  Comme je me levais plus tard, je n’avais pas de temps supplémentaire sans interruption, sans bruit pour écrire quotidiennement dans mon journal intime.   J’avais donc arrêté de le faire.  J’avais laissé glisser les choses.  Il était temps d’effacer l’ardoise et de recommencer sur un meilleur pied.  Alors que je réglais mon alarme pour 5 heures du matin pour le lendemain matin, j’étais convaincue que je n’aurais pas de peine à me réveiller vu que je l’avais déjà fait auparavant. Quand l’alarme s’est déclenchée, j’ai décidé que c’était un nouveau jour et je me suis levée du lit assez facilement.  J’ai suivi la routine que je m’étais prescrite, 20 minutes d’’exercice, écrire dans mon journal intime tout en buvant mon thé, puis reprendre la lecture de mon livre. À 6 h 30, j’ai fait un café et je l’ai apprécié sur la terrasse avant de sortir avec le chien.  À 7 h 30, je me sentais bien au volant de ma journée.   Le lendemain, il m’a fallu 40 minutes pour me lever.  Une fois debout, je me mis directement à écrire dans mon journal, puis lecture en buvant mon café, puis sortie avec le chien.  Au fil de la journée, j’ai réalisé qu’il y avait une bonne raison pour que je fasse de l’exercice en premier,  je n’allais pas le faire plus tard. Comme j’avais du mal a me lever et à remettre une routine en place j’ai décidé qu’il était temps de changer tout cela.  Qui avait la charge de mon bien être?  C’était ma responsabilité de convaincre mon cerveau de me passer les rennes, après tout, une routine matinale avait de bons effets pour nous deux.  Donc je décidais en me couchant de prévenir mon cerveau que je me lèverais au premier hululement de l’alarme, peu importe le nombre d’heures libres que j’aurais le reste de la journée.  L’alarme me surpris en plein rêve, mon cerveau brumeux ne pu m’empêcher de me lever après quelques minutes.   Je commençais par des exercices,  pendant que je m’étirais et bougeais mon corps, je sentais mon baromètre de bonne humeur qui montait.  Je me réjouissais de retrouver mon journal intime et de boire ma grande tasse de thé.  Cela faisait un mois que je n’avais plus eu envie de mettre mes pensées et mes sentiments sur papier.  Ils avaient été piégés dans mon cerveau, une fois transmise sur le papier, je pouvais les lâcher et aller de l’avant. 

Après seulement quelques jours à me lever à 5 heures du matin et suivre ma routine matinale, je me sentais plus forte, plus positive et plus heureuse avec la vie et avec moi-même.  Grâce à ma routine matinale, je sens que je suis sur une meilleure base pour passer la journée et pour traiter les choses qui se présentent à moi.

A nouveau, je me tiens plus fermement sur mes deux pieds.  Je me sens soulagée que mon optimisme et mon espoir soient de retour, sinon la vie serait beaucoup plus difficile et ma vision de la vie beaucoup plus sombre.  Cette sensation du tapis qui se retire sous mes pieds. Tel un dessin animé, un nouveau tapis est dessiné et placé sous mes pieds, il s’épaissit chaque jour.  Je ne peux pas voire l’avenir car le script n’est pas écrit, l’écran est vide.  La seule chose qui semble réelle est le moment présent.  Quand je calme mon esprit et je reflète sur moi-même, je me rend compte que les nouvelles et la peur de l’avenir ont perdu le pouvoir d’éroder le sol autour de moi et voler les parties de la croissance que j’ai faite ces dernières années.   Je respire profondément et laisse aller les choses sur lesquelles je n’ai aucun contrôle.  Je repose mes pieds sur le tapis plus épais qui représente pour moi la résilience.   Je suis reconnaissante pour l’espoir et la résilience qui me soutiennent.   Ce sont des médicaments puissants qui empêchent la peur et l’inquiétude de submerger mes pensées.

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