Le dicton «quand il pleut, il verse» n’est pas une métaphore pour ceux d’entre nous qui vivont dans le nord-ouest du Pacifique. A la fin décembre, nous avons eu 5 centimètres de pluie en une journée. J’ai appris à garder mon optimisme pendant toute la saison des pluies. Peu importe que je sois prête ou non, les pluies viendront. Je me suis souvent demandée, comment était-il possible que les nuages contiennent autant d’eau? Mais je suis reconnaissante pour les pauses entre les systèmes météorologiques qui m’ont permis de voir un magnifique arc-en-ciel alors que je conduisais le long de l’eau. Je suis reconnaissante lorsque les rayons du soleil illuminent le sol autour des arbres dans le bosquet près de la maison et égayent la cuisine. Je suis reconnaissante pour les nuits claires qui me poussent à sortir pour admirer les étoiles brillantes et quand je peux voir la pleine lune qui se reflète si brillamment contre la maison que je me demande si j’ai laissé les lumières allumées à l’extérieur. Je suis reconnaissante pour le répit que la pluie m’offre que cela soit pendant quelques heures, un jour ou plus avant que le rideau de nuages se referme à nouveau et que les trombes d’eau recommencent.
Patiemment j’attends et j’écoute que la pluie s’arrête à nouveau, ma patience est récompensée. Je ne prends pas ces pauses pour acquises, dès que possible je sors. Les nuages se séparent et me permettent d’entrevoir le ciel. Je me sens comme un nageur qui fait surface pour prendre l’air, mes yeux redécouvrent la couleur bleue alors que je parcours le ciel pour voir à quel point il est ouvert. C’est comme un cadeau, un gentil geste . J’adore la sensation d’air froid contre mon visage, mon souffle est visible et de la vapeur s’échappe du corps de mon chien.
Alors que je marche dans le pré tout en donnant des coups de pied à la balle rouge de Balto, mes pieds pataugeant dans le sol détrempé, nous sommes tous les deux surpris par un bruit de fracas quelque part derrière nous. Un vieil arbre vient de tomber et est maintenant coincé entre deux arbres qui l’ont retenu au dernier moment. Nous n’étions pas en danger car nous jouons toujours dans la partie dénudée du terrain. Je peux voir que le sommet de l’arbre s’est détaché du tronc et s’est brisé en plusieurs morceaux. L’écorce sombre et humide du tronc tombé contraste contre la couleur claire du bois. Pour ce vieil arbre, le moment était venu de lâcher prise, le sol détrempé ne pouvait plus le maintenir en place. La zone est jonchée de grandes branches tombées, les arbres ne sont pas à la hauteur des vents forts, de la pluie, de la nature elle-même.
Pendant chaque tempête de vent, les branches se détachent et tombent, des petites branches, des feuilles, des pommes de pin et des aiguilles sont soufflées partout dans le pré et sur le toit. De temps en temps, un arbre entier s’effondre sous son poids. Les branches tombent régulièrement, parfois l’une d’entre elles reste coincée, retenue par d’autres branches. Parfois dans leurs chutes, elles heurtent d’autres branches, les emportant avec elles, un effet domino. Alors que je regarde l’arbre tombé, il me vient à l’esprit que la vie d’un être humain ressemble beaucoup à celle d’un arbre. Nous commençons comme une graine, puis nous sommes un jeune arbre flexible, tout au long de notre croissance, nous devenons plus forts et, espérons-le, plus sages, jusqu’à ce que nous ne puissions plus nous accrocher à la vie et devons lâcher prise. Les enfants, la famille, les amis comme les graines peuvent être soufflés et dispersés partout dans le monde afin qu’ils puissent vivre leur propre vie et grandir dans leur propre espace. Parfois, la séparation est nécessaire pour que nous puissions grandir ou qu’ils puissent eux grandir. Parfois, la rupture est permanente et nous cause de la douleur ou du chagrin, mais la vie a une façon de toujours émerger à nouveau, même des recoins très sombres ou profonds. D’autres humains nous tendrons la main, nous empêchant de nous écraser ou de rendre notre atterrissage beaucoup plus doux. Parfois, nous sommes blessés par d’autres ou les blessons en descendant. En tant qu’êtres humains, la vie nous est offerte avec tous ses bagages, ses incertitudes, sa beauté, sa fragilité, ses difficultés, ses leçons. Il n’y a aucune certitude dans la vie, aucune garantie, cependant, nous avons le contrôle sur nos propres pensées, sur nous-mêmes. Notre attitude à l’égard de nous-mêmes et des autres, la façon dont nous nous parlons et aux autres peuvent faire toute la différence dans la journée de quelqu’un, y compris la nôtre. Nous avons le pouvoir de nous rendre heureux ou malheureux et de rendre les autres heureux ou malheureux, d’être gentils, d’être généreux ou non. Le choix nous appartient, c’est une responsabilité que nous portons tous. Peu importe où nous en sommes, ou nos circonstances, le courant de l’énergie de la vie se déplace à travers nous, autour de nous et en nous. Il n’attend pas que nous soyons prêts, la vie continue quoi qu’il arrive, c’est sa nature.
La pluie revient toujours, le rideau se referme, l’eau commence à m’éclabousser, le tempo augmente, il est temps de rentrer.





Leave a comment