Étant enfant, je me réjouissais d’avance de recevoir un calendrier de l’Avent. J’attendais avec impatience le premier jour de décembre. J’aimais ouvrir les petits volets en carton pour voir quelles images mes yeux allaient découvrir dans ses petites fenêtres, la dernière étant la plus grande avec ses doubles volets. Il peut vous sembler un peu tard que j’évoque le calendrier de l’Avent, après tout février est arrivé, mais c’est l’image qui m’est venue à l’esprit quand j’ai réalisé que j’avais grandi sans m’en apercevoir, que je faisais des pas dans la bonne direction. Tout a commencé alors que je préparais mes affaires pour aller faire de la raquette pour la première fois depuis un an. Tout en les rassemblant, je pensais aux efforts à venir et me demandais comment la journée allait se dérouler pour moi, les mots qui me vinrent à l’esprit furent «Je n’ai plus fait d’entraînement». J’ai été tellement surprise par cette expression que j’ai failli lâcher mes vêtements. À l’habitude mon langage intérieur aurait été «Je n’ai pas le physique, je suis grosse, combien de temps vais-je tenir?»
«Je n’ai plus fait d’entraînement» me paraissait tellement plus gentil et agréable, une manière moins négative de m’adresser personnellement. Cela résonnait sincèrement dans mes oreilles car c’était la vérité, je n’avais plus pratiqué la raquette. En pensant à ces mots, j’avais stoppé le mouvement de la barre des exigences, c’était comme une victoire envers mon pouvoir personnel, une nouvelle habileté à prendre la responsabilité de ma manière de me parler intérieurement et intimement. C’était vrai, j’étais tout simplement en manque d’entraînement, n’avais-je pas de la chance de pouvoir faire de la raquette avec ma meilleure amie, de pouvoir passer plusieurs heures à me balader dans la neige et à remplir mes poumons d’air frais. Ces mots qui portaient moins de jugement envers moi me fire ressentir à la hauteur de la tâche même si cela faisait un an que je n’avais pas chaussé mes dernières raquettes. Cette simple phrase me rendis plus heureuse, mon cœur se sentit plus léger et très reconnaissant. J’avais utilisé une expression plus positive au lieu d’une expression négative pour m’adresser à moi-même. Cette réalisation me remplit de soulagement car les mots étaient sortis automatiquement, sans efforts de ma part. Cela me donna de l’espoir et le sentiment d’avoir ouvert une autre petite fenêtre qui me permettait de voir plus clairement ce qui se passait en moi, une ouverture qui projetait plus de lumière dans mon cœur et mon âme. Parfois, les choses les plus simples apportent plus de joie et constituent une base plus solide pour l’espoir, la motivation et l’émancipation personnelle.
Pour moi c’était une réussite personnelle qui me rendit reconnaissante que le travail interne que j’avais fait portait ces fruits. Cela faisait quelque temps déjà que je faisais attention à la façon dont je me parle ou comment je me perçois. Chaque fois que je me surprends à me juger ou à juger les autres, je réoriente mes pensées vers un vocabulaire plus gentil et plus généreux. C’est un exercice qui m’apporte plus de paix et m’aide à me sentir plus forte et plus ancrée dans ma vie. Cela peut ne pas vous sembler un grand triomphe, mais pour moi, il est énorme car je suis une critique sévère envers moi-même. Il a toujours été facile pour moi de voir le positif, le bien, le talent ou l’intelligence chez les autres, mais c’est beaucoup plus difficile de les voir ou de les trouver en moi. C’est vraiment incroyable de ressentir le pouvoir que mes propres mots positifs ont sur moi. Je crois que nos paroles façonnent notre monde mais c’est une chose de le croire et une autre de le mettre en pratique. Nous nous habituons au négatif, aux histoires familières sur nous-mêmes même si c’est à notre propre détriment, à notre propre inconfort ou même si cela nous fait souffrir. Mais il est possible de changer pour du mieux en changeant simplement notre dialogue interne et en choisissant d’être gentil. Nous pouvons devenir plus heureux et améliorer nos vies, un jour nous créons à notre insus un effet domino en nous-mêmes, puis vers l’extérieur, cela ouvre la voie à plus de gentillesse.
Comme un calendrier de l’avent, je suis pleine de petites fenêtres fermées qui attendent d’être découvertes et ouvertes. Cette petite fenêtre qui s’est ouverte brille au plus profond de moi, éclairant mon cœur et mon âme et se projetant vers l’extérieur me donnant du pouvoir, me faisant me sentir plus responsable de ma vie et plus au contrôle de mes pensées. J’ai hâte de trouver et d’ouvrir de nombreuses autres petites fenêtres. Je sais que chaque nouvelle fenêtre que j’ouvrirai m’apportera une croissance personnelle intéressante.




Leave a comment